Tarifs prothèse sur les devis (suite)

Publié le par Boule de neige

Un Internaute nous transmets un document relatif à une réunion avec la DGCCRF concernant les tarifs des prothèses....vous retrouverez tous les arguments dans les pages de ce blog...


Résumé par le Dr Rudyard BESSIS, Président DSI (syndicat dentaire)


 

POURQUOI LES REPRÉSENTANTS DES SYNDICATS SIGNATAIRES DE LA CONVENTION NE DÉFENDENT PAS AVEC VIGUEUR LES INTÉRÊTS DE NOTRE PROFESSION ?



Il faut que chaque confrère, chaque syndiqué se pose et pose cette question à leurs responsables syndicaux.

 

J’aurais tant apprécié que l’éloquence, la verve et l’énergie soient mises par chacun pour plaider les valeurs communes de notre profession. Ce que j’ai vécu à la DGCCRF (direction générale de la concurrence consommation et répression des fraudes) me fait croire que notre profession est mal représentée ou mal défendue. En voici le compte-rendu.

 

Il faut savoir d’abord que mon épouse ayant perdu sa mère le dimanche précédent, je devais aller à son enterrement au MANS ce mardi avant 12 H. Je devais donc prendre le train au plus tard à 11 H à la gare Montparnasse. Je ne pouvais donc rester à cette réunion qu’au plus tard vers 10H30 alors qu’elle allait durer jusqu’à 12 H 30.

 

Mardi 1er décembre 2009, je me présente donc à 9 H 30 à la DGCCRF à la demande de la FCDF. Je vois parmi les cartons des personnes présentes le nom d'un représentant de la FSDL. Je me suis senti conforté, je n’étais pas seul. En fait, personne de ce syndicat n'était présent. j'ai appris par son président d’honneur, Marc BROUARD que personne de son syndicat n'avait même été convié !!!

 

Autour de la table une soixantaine de personnes : les médecins en nombre, les consommateurs en nombre, les groupes du ministère et de la DGCCRF, un prothésiste (oui, je répète un prothésiste M. MILLER représentant l'APD) et :

 

- M. COUZINOU, président du CNO,

- M. L'HERRON, président CNSD,

- M. DIAZ, président de l'UJCD

- Et un deuxième de l'UJCD.

 

Sans aucun calcul, je me trouve assis à côté de ce groupe qui faisait face au ministère.

 

Personne ne me dit bonjour, signe de grande confraternité pour ceux qui se rappellent que la déontologie nous oblige à une certaine solidarité ou pour le moins une certaine politesse. Bonjour l’ambiance !

 

- Immédiatement, le débat s'engage sur les prothèses dentaires et le ministère soutient que l'on a dû nous forcer pour que l'on se soumette au devis dont l'existence émerge en 2006. Le ministère informe que l'obligation d'inscrire le coût du laboratoire dans nos factures est d'application immédiate, d'après leurs juristes, car c'est la loi BACHELOT qui l'impose !!! Enfin, il rappelle l'obligation d'afficher les fourchettes de tarifs de soins et de prothèses dans la salle d'attente. Il indique que de nombreuses personnes de ses services sont déléguées au contrôle dans les cabinets médicaux pour vérifier l'application de ce texte.

 

- M. COUZINOU rappelle qu'il est aussi entouré de juristes et que leur conseiller d'État a affirmé qu'il faudra attendre la parution du décret pour que l'application devienne effective.

 

- M. L'HERRON conteste l'affirmation selon laquelle le devis n'a d'existence que depuis 2006. Il affirme que mettre le montant des frais de laboratoire n'est pas possible pour ceux qui ont des techniciens de laboratoires salariés du cabinet.

 

- Le délégué d'un groupe de consommateurs affirme que cela met fin à l'existence d'une certaine opacité. Cela est immédiatement repris par le technicien de laboratoire qui affirme aussitôt que 30% des prothèses sont faites en CHINE dans des conditions douteuses.

 

Tout le monde se tait. ET J'EXPLOSE :

 

- Je suis donc intervenu pour rappeler d’abord au représentant de la DGCCRF que les cabinets dentaires sont des lieux privés qui à la différence de la SNCF ou la RATP ou des lieux publics, les personnes n'y entrent qu'avec notre accord. On n'entre pas chez moi pour aller aux toilettes ou manger un sandwich dans la salle d'attente. Je mettais donc en doute la légalité d'une intrusion dans les cabinets médicaux sans l'accord du praticien.

 

Je rappelle que s'il fallait indiquer le montant du prothésiste et des prestations annexes sur nos notes de frais, je devrais alors faire une liste à la PREVERT concernant tous les postes de frais que je dois assumer dès lors qu'un patient est au fauteuil ;

 

Je rappelle que le salaire de ma secrétaire additionné à celui de mon assistante me coûte plus cher que les frais de mon laboratoire de prothèses.

 

- Le délégué de la DGCCRF me réplique que les "prestations annexes" ne comportent pas les salaires mais tout ce qui est en rapport avec le travail fait sur le patient ;

 

- Je rappelle que je ne sais pas travailler sans mon assistante et qu'elle m'est indispensable pour mon exercice. Sans elle, j'arrête. Donc les frais engendrés par son intervention nécessaire font partie des prestations annexes ;

 

Je rappelle que je ne peux pas répondre au téléphone, pas plus que mon assistante, lorsque nous sommes en intervention ou lorsque l'on prend des empreintes ou que l'on taille des moignons. Tout mon exercice se fait à quatre mains. Donc pour répondre au téléphone et que mes patients prennent des rendez-vous je suis contraint d'avoir une secrétaire. Donc cela fait partie des prestations annexes indispensables à mon exercice tout autant que de payer le loyer, l'électricité etc...

 

J'interpelle les médecins en leur disant que bientôt on leur demandera d'indiquer le coût de la feuille de papier leur servant d'ordonnance et qu'on leur reprochera la "culbute".

 

Je demande au responsable de la DGCCRF si les pharmaciens sont aussi concernés par cette mesure et si on verra le coût de la boîte de médicament à la sortie de l'usine et le coût de la boîte de médicament vendu par la Société pharmaceutique ?

 

Je rappelle que d'après les chiffres officiels portant sur les importations de couronnes dentaires, seuls 1,3% des prothèses posées en FRANCE sont en provenance d'Asie (dixit les chiffres de Marc BROUARD et son dernier article dans la revue de la FSDL) ;

 

Je m’emporte sur la désinformation permanente que l'on vit depuis trente ans organisées par les "denturologues", qui par un lobbying intense, demandent que l'on indique le prix de la prothèse sortie du laboratoire pour dénigrer notre travail. Leur raisonnement est simple : On demande d'indiquer d'abord le coût du laboratoire ; puis on demande le paiement direct du prothésiste par le patient puis enfin ayant ce contact direct par paiement interposé, on demande à faire la prothèse directement au patient en évinçant le chirurgien-dentiste et sans avoir le diplôme requis ;

 

J'interpelle les consommateurs en leur demandant de comprendre pourquoi des techniciens de laboratoire deviendraient soudainement les "défenseurs" des consommateurs comme si tout le groupe en face de moi ne savait pas s'exprimer ;

 

Je rappelle que lorsque j'ai commencé mon exercice professionnel en 1979, le prix de la céramique était de 3.500 F et que aujourd'hui elle est de 600 € soit 3.700 F environ. Soit une hausse de 30 € en 30 ans !!! 9% en 30 ans.

 

J'interpelle le délégué des consommateurs qui avait repris la parole un court instant en lui demandant s'il savait quel était le prix d'une céramique posée sur un CMU (plus de 10% de la population). Il se tait et fait la moue. 375 € soit une baisse de 30% par rapport au prix de 1979 !!!

 

Devant partir car il est déjà 10 H 30 et que mon train est à 11 H gare Montparnasse ;

 

J'interpelle une dernière fois tout le monde et surtout la DGCCRF en leur disant : "Vous voulez de la transparence, demandez au prothésiste de mettre sur leur facture l'origine des matières premières et surtout le prix de la poudre de céramique soit 0,1 € revendu entre 90 à 200 €. Pourquoi on ne parle pas de culbute, de marge ou de coefficient multiplicateur".

 

Ouf, je me suis lâché.

 

- Le responsable de la DGCCRF me répond : "Je suis d'accord avec vous sur tout ce que vous avez dit". Quel retournement.

 

Je m'excuse car je dois vraiment partir, le train ne m'attendra pas. Je m'en excuse.

 

En traversant la salle j'entends M. L'HERRON qui dit :

 

"Je suis président d'un syndicat ayant 15.000 personnes. On ne demandera pas aux prothésistes de mentionner le prix de la poudre de céramique utilisée pour faire la prothèse"....

 

Je ne connais rien de la suite et je pars en comprenant que j'ai beaucoup de travail à faire pour aider vraiment notre profession et son image aux yeux du public...

 

 

 

Rudyard BESSIS

Président DSI

 

 

 


Publié dans prix prothèse

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
P
<br /> Prothésiste dentaire, depuis une quarantaine d années,je trouve que les propos du docteur R .Bèssis sont méprisants,vis à vis de ma proféssion.Pour qu elle raison nous écraser, minimiser notre role<br /> de fabriquants de DMSM.Vous voudriez peut etre Docteur, acheter un tableau de maitre au prix de la peinture ;et de le revendre au prix du marché?Il est vrai que vous avez "choix de Roi" pour faire<br /> jouer la concurence,avec ces importations qui tuent notre métier chaque jour.<br /> <br /> <br />
Répondre